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Return to Equinoxes, Issue 9 :Printemps/Ete 2007
Article ©2007, Allison Fong et Pauline De Tholozany

“J'suis snob... J'suis snob”, répète Boris Vian dans sa chanson du même titre. Et de lister tous les détails qui font le snob fier de l’être: ongles sales mais mouchoirs délicats, le snob selon Boris Vian a des maladies chères et recherchées,   et retourne sa télé contre le mur, parce que “d’lautre coté c’est passionnant.” Mais n’en reste pas moins que, si “c’est  dans les petits détails comme ça que l’on est snob ou pas”, le concept reste difficile à définir, parce qu’il est essentiellement protéiforme. Car si le snobisme est une extravagance, celle ci se définit bien par rapport à une norme. Le paradoxe étant que, pour éviter la norme, le banal, le vulgaire, le snob est parfois obligé de mettre un point d’honneur à s’y complaire (d’où les ongles sales): car une extravagance qui serait systématique n’en serait plus vraiment une… C’est le fil conducteur développé brillamment par Marina Van Zuylen, qui était notre invitée d’honneur à la conférence Equinoxes 2007. Elle nous a très généreusement proposé de donner le texte de sa présentation à la revue Equinoxes, et nous sommes heureuses de pouvoir le présenter dans ce numéro.

Les articles que nous publions dans ce numéro mettent tous l’accent sur cette difficulté à définir à la fois le personnage du snob et le snobisme lui-même. Entre élite et excentricité, le snobisme se décline autour de problématiques à fois sociales et identitaires. Qu’elles s’attachent à l’évolution de la figure du snob, ou bien à un trait particulier qui le caractérise, les études présentées ici essaient de mieux cerner les ramifications de ce concept protéiforme. Des ramifications qui bien souvent conduisent à se poser la question de la quête d’identité: pour certains de ces articles, le snobisme est bien lié à une recherche du moi constante et obsessive, un projet qui pourrait menacer l’identité de celui qui le poursuit.

 

Allison Fong et Pauline De Tholozany, éditrices.